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[PORTRAIT D'ECAM - 3/3] Thomas BESSET - ECAM 2013 AML & 2014 MSMAC - "Ingénieur et Écrivain... Nouveaux Défis !""

18 décembre 2019 Portrait
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Merci infiniment à Thomas BESSET de s’être prêté au jeu de ce portrait d’ECAM
sans réserve, avec enthousiasme et générosité. 

 Retrouvez en bas de page une autre version de ce portrait [PDF imprimable à télécharger]


L’équipe du Secrétariat Général ECAM Alumni


 

PARTIE 3 : Ingénieur et Écrivain... Nouveaux Défis !

 

ECAM Alumni a vu que tu avais écrit un livre, à 29 ans !

Est-ce que tu pourrais me parler de ce projet, de ce qui t’a conduit à te lancer dans cette aventure...

Thomas B. Etudiant, j’ai eu beaucoup de chance : celle de pouvoir mener à bien ce que je voulais entreprendre sans ressentir de réelles difficultés. Comme dirait mon père : « je me suis laissé porter ».

Lorsque je suis sorti de l’ECAM, mon mastère Lean en poche, mon premier CDI signé, en colocation avec deux amis ECAMiens, sans contraintes familiales ; j’étais encore dans la dynamique de vivre ma jeunesse, de profiter de la vie de jeune salarié, sans sortir de ma « zone de confort ».

Arrivé chez ABMI, lorsqu’on m’a confié mon premier projet à responsabilité, mes envies ont changé ! Je me suis dit « OK, il y a vraiment des choses que j’aimerais tenter »...alors je me suis mis à travailler et à me chalenger pour y arriver.

Je me suis alors lancé plusieurs défis pour lesquels j’ai connu des échecs et des réussites :

Le premier projet...la création d’un site internet : C’était un projet à deux, mais la collaboration s’est moins bien passée que prévue. Ce n’est donc pas allé au bout mais je ne désespère pas un jour de finir ce site et de le mettre en ligne.

Je me suis lancé en bourse, ce que peu de gens osent : il y a longtemps, mon père m’avait ouvert un compte titre mais je ne voyais pas de réel intérêt. Puis un jour, je me suis dit : « je sais que j’ai ce compte, si je me lançais pleinement dans cette aventure pour voir ». Aujourd’hui, cela m’occupe quotidiennement et ça marche plutôt bien même si je ne gagne pas des sommes mirobolantes .

J’ai acheté mon premier appartement : En le faisant, j’ai eu le sentiment d’être passé dans le monde « adulte ».

J’ai participé à un jeu télévisé : l’émission « Tout le monde veut prendre sa place », "le 4 Septembre 2019". Lorsque je me suis présenté au casting je ne pensais pas être pris, et finalement je suis monté à Paris. Cela a été une très bonne expérience même si je n’ai pas gagné, mais je suis quand même reparti avec un lot plutôt sympathique. Un ami ECAM avait lui fait l’émission « les 12 coups de midi » et était resté champion pendant plusieurs jours. On en a parlé ensemble en se disant que la prochaine fois, il fallait qu’on se fasse une émission à deux pour rigoler.

Et puis... il y a eu l'écriture de ce livre: Quel monde demain? Par un enfant des années 90

 

Pourquoi, parmi tous ces projets, l’écriture d’un livre ?

Thomas B. J’ai toujours été intéressé par les émissions de débat où sont invités des philosophes, des politiques, des écrivains qui parlent de choses et d’autres. Quand j’étais plus jeune, je regardais « Tout le monde en parle » avec Ardisson et juste après « On n’est pas couché ». Ces chroniqueurs qui affrontent d’autres personnalités, j’ai toujours apprécié ça.  Puis, petit à petit, je me suis intéressé à l’actualité mais de manière un peu plus « pointue », notamment sur des sujets de politique ou d’économie concrète… À l’ECAM, j’ai eu la chance d’avoir un voisin de chambre avec qui je discutais énormément ; (Thomas PERELMAN) ; un très bon ami avec qui je débattais et qui n’était pas toujours d’accord avec moi. Ces échanges étaient vraiment constructifs et précieux pour moi.

Vanessa G. Donc c’est né à l’ECAM  ce projet !?

Thomas B. Finalement oui... J’ai toujours eu des amis avec qui je parlais mais avec lui, ça pouvait durer des heures ! Petit à petit, nous nous forgions une pensée, nos idées… J’avais déjà besoin d’exprimer mon point de vue sur beaucoup de sujets : telles visions sur l’éducation, telles opinions sur l‘économie, sur les médias, la société, la religion, l’immigration… enfin vraiment sur une multitude de thèmes. Je me disais qu’un jour il faudrait que je recueille l’ensemble de ces idées au sein d’un livre.

Mais je me disais aussi : « A quoi bon faire un bouquin parce qu’il y a  (très) peu de chance qu’il soit publié... Tellement de livres sortent chaque jour ! Avais-je assez de talent  en matière d’écriture ? » J’ai tout de même décidé de le faire pour moi : écrire ce que je pense de nos sociétés et puis je me suis pris au jeu du « je ne veux pas avoir le regret de ne pas l’avoir tenté, de ne pas m’être exprimé ».

Vanessa G Tu as eu besoin de partager tes réflexions avec le monde, de poursuivre le débat...

Thomas B. Exactement : « poursuivre ».  Comme tout le monde, je discute lors de soirée entre amis mais on survole la partie émergée de l’iceberg. Lors de ces moments, on évoque différents sujets, on est plus ou moins d’accord, on a chacun sa vision du monde… Et comme beaucoup de gens, je pense que « la mienne est la bonne☺».

Je n’aimerais pas entendre « tu ne l’as pas dit » ou me dire à moi-même « tu ne leurs as pas dit » ; autant faire les choses correctement ! En novembre 2017, j’ai donc pris une décision : « je vais me lancer officiellement et je vais l’écrire ! »

J’ai mené ce projet sur mon temps libre. Cela représente aujourd’hui un peu moins de deux ans de travail d’écriture. En avril 2019, j’avais tout couché sur le papier mais il y avait énormément à retravailler pour arriver à quelque chose d’abouti. Par exemple, je rajoutais des idées au fur et à mesure et j’avais 5 ou 6 pages de notes supplémentaires non exploitées… par chapitre ! Ce travail a duré environ 4 mois et mi-août 2019, mon livre est sorti !

 

Parle-moi du titre de ton livre : « Quel monde demain… »

Thomas B. « Quel monde demain » c’est une projection sur le monde que j’imagine pour demain !

Il s’agit d’un essai, un livre sur la société. J’ai choisi 13 thèmes à aborder : éducation, politique, médias, sport, religion, immigration, sécurité, art & culture, technologie, santé, énergie& écologie, économie, famille & amour, unité & liberté

Pour chacun de ces thèmes, j’effectue une analyse poussée (et argumentée) des causes qui ont bâti notre monde actuel. Et je tente d’expliquer comment vont tendre les évènements et évolutions dans le futur.

J’ai rajouté : « Par un enfant des années 90 » car il me semblait important de contextualiser ce livre  Souvent, les auteurs de ce type de livre sont des personnes bien plus âgées que moi. C’est la vision d’un « jeune » sur le monde. Au départ, je voulais même dire « par un enfant de 20 ans » il me semble !

Vanessa G je trouve très intéressant que tu ais eu cette volonté de contextualiser « le narrateur » dès le titre en parlant des années 90. Tu nous proposes le regard d’un jeune de 20 ans sur son temps, sur son époque. Ce ne sera pas nécessairement le même regard que portera un jeune de 20 ans vivant dans les années 2044.

Thomas B. C’est dans cet esprit-là que je l’ai fait. Proposer la vision d’un jeune de la dernière décennie du XXème Siècle. Contextualiser cette vision en la datant.

J’aimerais bien donner une suite à ce bouquin mais j’ai plusieurs possibilités et un choix à faire. Par exemple, les premières personnes qui ont lu mon livre m’ont fait ce retour : je reste beaucoup dans l’analyse mais avec assez peu de propositions de solution pour endiguer certains problèmes pointés. Effectivement, ce n’était pas mon objectif. Je ne voulais pas tomber dans un livre politique et écrire « je prendrais telle mesures, telles mesures... »

Ma démarche était celle de faire un certain nombre de constats et d’en extrapoler le futur...

Finalement, ma démarche se rapproche un peu du Lean : identifier les causes racines, avant de traiter le problème.

J’ai lu beaucoup d’autres essais qui proposent surtout des « il faudrait faire ça ou ça ». Pour moi, c’est une erreur. On est déjà dans la solution avant d’avoir compris réellement le problème.

Vanessa G Est-ce que l’idée est de poser beaucoup de questions et de laisser le soin au  lecteur de faire ses hypothèses de réponses en taisant les tiennes ?

Thomas B. Tout à fait ! C’est pour cette raison que je pense que le Lean m’a un peu orienté. Je pense que je n’aurais certainement pas mené ce travail d’écriture de cette manière si je n’avais pas eu cette formation avant.

Pour la suite de ce livre, il y a deux choses que je pourrais faire :

Une réponse au premier livre avec mes propositions : Un jour je dessinerai mon utopie mais je pense que c’est trop tôt, ce n’est pas pour aujourd’hui !

Un essai romanesque : J’achevais ce livre quand je me suis dit : « Thomas, tu vas sortir un essai parmi tant d’autres...En quoi le tien se démarque-t-il, à part qu’il s’agit de tes opinions ? »

La limite d’un essai, est qu’il s’agit d’un monologue… C’est alors que j’ai envisagé de lui donner une forme différente, celle d’un roman par exemple !  J’imaginais un enfant accompagné de quelqu’un d’un peu plus vieux qui vagabonderaient dans le monde. Ils observeraient et discuteraient d’un tas de choses.

Cependant, j’avais engagé un travail trop important, j’avais bien trop avancé dans ce projet pour tout reprendre à zéro. Il était plus sage de remettre cela à plus tard. S’il y a effectivement un autre livre, peut-être que je le ferai différemment.

J’ai même une idée de roman pour la jeunesse que je ferai peut-être un jour ; il reste dans un coin de ma tête...

Vanessa G C’est intéressant, ce que tu pointes. Cela me fait faire des liens avec d’autres disciplines comme la musique. Tu as l’idée d’un enregistrement, tu peux passer une vie à retoucher des pistes ou à en ajouter d’autres… Mais à un moment, l’artiste doit prendre conscience qu’il s’agit d’une photographie. Elle illustre ce que tu as voulu exprimer dans un présent donné avec les capacités que tu avais à cet "instant T". Tu peux refaire exactement la même chanson avec une interprétation complétement différente. Tu peux lui donner une version électrique et une autre acoustique… mais choisir, c’est renoncer (ou remettre à plus tard ). Le travail de relecture ou de réécoute est essentiel mais à un moment, il faut que ça s’arrête, il faut se dire que c’est un chemin.

Thomas B. Tout à fait d’accord avec ça... il faut s’arrêter parce que, de toute façon, on n’est jamais pleinement satisfait de ce qu’on a produit. Tu sais ce qu’on dit, le mieux est l’ennemi du bien. Pour ce premier livre,  je suis arrivé au bout de ce que je voulais faire.

 

Quels conseils donnerais-tu à la promo sortante ?

Thomas B. En résumé, vous n’êtes plus des écoliers... Soyez modestes, responsables, et exigeants vis-à-vis de vous-même. Allez au charbon, OSEZ !

Pendant longtemps, je me suis laissé porter, mais maintenant c’est terminé !
A certains moments cela sera compliqué, vous vivrez des échecs comme tout le monde mais n’abandonnez pas, vous pouvez vous relever ! Fixez-vous des objectifs, n’hésitez pas à vous mettre un peu en danger et n’abandonnez pas !

Ecrire un livre, je ne me voyais pas y arriver ; au départ, je me disais que c’était réservé à d’autres sachant le faire mais pas à moi.

Je me souviens du jour où j’ai ouvert mon document Word pour la première fois ; ce document vierge qui allait devenir un livre. J’ai posé mon premier mot, ma première phrase et puis j’ai eu un sentiment étrange. Je me suis dit : « soit je décide que cela ne sert à rien, que je m’arrête maintenant à cette première phrase, je l’efface et j’oublie tout ; soit je vais jusqu’au bout. »

Le plus dur c’est de « lancer la machine... »

Le démarrage est souvent compliqué mais une fois que vous vous lancez et arrivez à votre rythme de croisière, vous pouvez aller jusqu’au bout…

Il faut vous dire « si d’autres le font, pourquoi pas moi ! » Que vous ayez fait l’ECAM ou n’importe quoi d’autre, essayez, réessayez et puis tant pis si ça ne marche pas.

Un autre conseil que je leur donnerais ce serait, VOYAGEZ ...

Pas de manière classique ; vraiment voyager. Ne pas hésiter à aller en dehors des sentiers battus.

J’adore partir régulièrement sur plusieurs jours dans des pays avec des conditions de voyage assez spartiates. Faire des treks, dans des recoins perdus du globe.

Je vais te donner un exemple. Il nous est arrivé d’être perdus, pas de téléphone, on ne sait pas où on est, il fait nuit, on ne sait pas où dormir, il commence à faire froid, il va se mettre à pleuvoir… Sur le moment tout le monde commence à paniquer et puis petit à petit, à force de se confronter à ce genre de situation, on apprend à les surmonter.

Vanessa G donc c’est en lien… je reformule justement pour essayer de bien préciser ta pensée : Ne pas se laisser porter, ne pas rester dans sa zone de confort, oser  se mettre en danger. C’est ce que tu es allé chercher en voyageant aussi

Thomas B. Peu importe que ça soit difficile, long, ou effrayant. Il faut tenter, sans se reposer sur ses lauriers.

 

Le mot de la fin ...

J’espère que certains auront la curiosité d’aller regarder ce livre  et de m’en parler dans cet esprit de débat. J’ai essayé d’être le plus neutre possible même si on ne l’est jamais complètement. C’est la vision d’un ECAM, d’un enfant des années 90 ; ma vision sur ce que pourrait être le monde demain, alors j’espère que cela participera aussi à ce rayonnement dont nous avons parlé...

Thomas BESSET - ECAM 2013 & 2014

 

 

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- l'Équipe du Secrétariat Général -

 




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