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[PORTRAIT D'ECAM - 2/3] Thomas BESSET - ECAM 2013 AML & 2014 MSMAC - "les Débuts dans le grand bain..."
Merci infiniment à Thomas BESSET de s’être prêté au jeu de ce portrait d’ECAM
sans réserve, avec enthousiasme et générosité.
Retrouvez en bas de page une autre version de ce portrait [PDF imprimable à télécharger]
L’équipe du Secrétariat Général ECAM Alumni
PARTIE 2 : Les débuts dans le grand bain...
Post formation, qu’est ce qui a motivé tes choix professionnels et quel lien avec ton parcours ECAM ?
Thomas B. À la fin de mon Master Lean, j’avais deux choix possibles : m’orienter pleinement dans le Lean, ou revenir « à mes premiers amour », la R&D (recherche, développement, vie de produit …).
Le premier choix était moins adapté à mes envies parce que, pour moi, être « ingénieur Lean pur »impliquait d’avoir un côté « électron libre » un peu trop transverse à mon goût. Je ne touchais plus le côté ingénierie que j’appréciais ; j’étais trop dans le domaine organisationnel, même si cela est très intéressant.
Vanessa G. Avec le mastère, c’est des compétences que tu venais chercher et non pas un profil de poste.
Thomas B. C’est ça. J’ai choisi l’ingénierie parce que j’aime créer. Mais tout ce que j’ai appris dans le Mastère Lean, je m’en sers quotidiennement dans mon travail.
Je suis retourné vers la partie R&D mais avec tous les outils de management et de Lean que j’ai appris. Dans mon plan de carrière, je me voyais commencer par un poste d’ingénieur R&D et monter petit à petit sur du pilotage de projets et d’équipes (dimension managériale et organisationnelle). Mon objectif final étant d’avoir ma propre structure.
Premier CDI
Thomas B. J’ai eu mon premier CDI dans une petite société de prestation en tant que pilote de projet interne.
En d’autres termes, je n’étais pas débauché chez un client, j’exerçais sur un plateau technique au sein de l’entreprise.
L’idée c’était de piloter des projets (en R&D, industrialisation et un peu en amélioration continue). Je recueillais les besoins clients, j’étais responsable du planning, je faisais du recrutement pour renforcer mes équipes. J’effectuais un suivi qualité / cout / délais des projets en utilisant justement les outils Lean que j’avais appris. J’ai pu toucher à plusieurs domaines que ce soit l’aéronautique, l’automobile, l’industrie « classique »... Je suis resté un peu plus d’un an et demi dans cette entreprise.
Premiers pas dans une grande structure...
Thomas B. A la suite de ça, j’ai choisis de partir dans une autre société de prestation qui était un peu plus grosse : l’entreprise ABMI.
J’exerçais toujours sur un plateau technique en interne, mais à la différence de mon entreprise précédente, nous étions une cinquantaine de personnes en poste (au sein du plateau).
Pour contextualiser, ABMI a un client « historique » : Nespresso.
L’objectif de l’entreprise était de continuer à développer son portefeuille clients afin de ne pas dépendre de ce mandataire prestigieux.
Ils m’ont donc recruté afin que je sois : pilote de projet / chargé d’affaires pour tous les nouveaux clients du bureau d’études. J’allais sur le site des clients pour recueillir leurs besoins, faire le cahier des charges avec eux, puis définir le planning et le chiffrage au niveau des ressources et du financier… Je constituai et pilotai une équipe afin d’orchestrer les réunions techniques et les différents « livrables » ; avec une optique de fidélisation de ces nouveaux clients.
J’ai œuvré dans plusieurs domaines, notamment le produit civil, le sécuritaire, l’énergie… ou encore des projets de recherche purs.
Clients prestigieux...nouveaux challenges...
Thomas B. En définitive, j’ai finalement aussi travaillé pour Nespresso en étant chargé du pilotage de l’industrialisation d’une machine à café sortie à la fête des mères 2019 : la « Essenza plus ».
Vanessa G On ressent une vraie fierté quand tu parles de ce projet, tu affiches un grand sourire.
Thomas B. Oui… C’est une machine connue et vue par le grand public ! Quand je la vois en rayon, je me dis « tiens, c’est moi qui m’en suis occupé, et si elle ressemble à ça, c’est grâce à mon équipe et moi-même...c’est une fierté !
Il y a bien évidemment d’autres projets dont je suis fier, des choses importantes pour lesquelles j’ai pu œuvrer : la gestion de fuites radioactives pour EDF, des bornes escamotables en zones piétonnes pour empêcher ou non le passage de véhicules (pour le compte d’une entreprise d’ailleurs très répandue dans les rues piétonnes de Lyon).
Mais une machine à café, ça touche directement les particuliers et j’adore travailler sur des produits concrets pour les personnes.
Vanessa G. ça te parle les produits de consommation qui entrent dans nos quotidiens. C’est peut être aussi ton vécu sur ce projet-là qui fait ce souvenir si particulier pour toi ?
Thomas B. Ce projet m’a aussi fait passer un cap !
J’ai été confronté à un client très exigent qui est Nespresso. On ne rigole pas avec leurs produits... donc ils m’ont vraiment appris une exigence, une discipline et une qualité supplémentaire sur mon travail.
Nous avions un fournisseur chinois, j’ai donc fais de nombreux allers-retours avec eux (numérique, téléphonique, et physique). J’ai découvert un autre monde, un nouveau milieu professionnel, donc oui ça m’a fait encore grandir dans mon métier. J’avais vraiment le sentiment d’être investi d’une responsabilité importante, avec une dimension international et ce pour un client exigent. Ça a été intense, sportif, de tous les instants... en particulier les derniers mois ! Je suis heureux d’être arrivé au bout et d’être là en te disant « OUI », on a réussi à sortir la machine à temps! Et en plus de ça, elle est top ! Moi-même je l’ai chez moi (même si je bois très rarement du café ☺)
Vanessa G. C’est ton premier « gros projet »tu en est fier.
Thomas B. Absolument ! Et ça c’est…inestimable !
Aujourd’hui Thomas BESSET, quel professionnel est-il ? Quel est ton poste actuel ou recherché ?
Thomas B. Depuis avril, je suis responsable développement au sein d’une société qui s’appelle NBC-Sys.
Il s’agit d’une filiale du groupe NEXTER qui est un spécialiste de l’armement et de la défense en France. Ce groupe a notamment sorti récemment le Titus qui est considéré comme le véhicule le plus sûr du monde. J’ai la chance de piloter un projet sur plusieurs années d’une importante envergure, pour ma nouvelle entreprise comme pour moi !
Pour NBC-Sys : Ce nouveau projet permettra de doubler son chiffre d’affaire annuel actuel. La production de l’entreprise sera pérennisée pendant plus de 20 ans. Ils m’ont fait confiance et j’en suis très heureux. Nous verrons le résultat ...
Pour moi, c’est un réel cap. Je vais piloter un projet sur 5 à 6 ans (autant que le reste de ma carrière) avec un niveau de responsabilité et de qualité technique exemplaire.
Pour faire court, l’armée française a décidé de renouveler l’équipement des militaires et gendarmes qui interviennent en zone NRBC : zones soumises à une infection nucléaire, radiologique, biologique ou chimique.
Donc, des zones vraiment très dangereuses où il faut pouvoir assurer la survie des troupes d’élite qui vont intervenir. L’équipement militaire dédié à ces interventions date des années 90. Nous devons être prêts en 2025 et permettre à ce matériel d’être en service jusqu’à l’horizon 2050/2060.
Nous sommes quatre entreprises à être associées pour renouveler l’équipement de ces militaires de la tête aux pieds ! Cela comprend les chaussures, la tenue, les gants, les masques à gaz et les assistances respiratoires (bouteilles à oxygène par exemple). Sur ces quatre entreprises, la mienne va s’occuper de toute la partie masque à gaz et cartouches qui assurent donc la respiration de ces professionnels.
Je suis le responsable du développement de ce sous-système.
Nous avons bâtis des groupes de travails avec la DGA (Direction Générale de l’Armement) pour recueillir le besoin des opérationnels : analyser leur retour d’expérience et trouver les axes d’améliorations en conséquence. Les remontées de points négatifs sont nombreuses. Cela ne me surprend pas.
Vanessa G. Vous listez les « irritants » côté technique et autre ? Cela rejoint-il l’esprit R&D dont tu parlais ?
Thomas B. C’est ça.
A l’époque, on ne pensait pas assez l’humain. C’est-à-dire qu’on créait du matériel qui répondait fonctionnellement aux attentes en ne prêtant pas suffisamment d’importance à l’expérience « terrain » des professionnels concernés.
Pour donner un exemple, les témoignages des militaires qui utilisent actuellement ce type d’équipements nous apprennent que l’épuisement physique est très conséquent et qu’au-delà de 2/3h d’utilisation, les malaises ne sont pas rares.
Fin septembre 2019, je me suis rendu sur un site militaire pour une première phase de test sur le matériel existant. Je l’ai testé et j’ai peiné à dépasser les 45 minutes. Sans entrainement et sans pratique intensive c’est mission impossible ! Je tiens à rendre hommage à ces militaires qui font un travail dont on ne se rend pas bien compte. Mon équipe va travailler avec différents cotraitants pour arriver à un équipement optimal et le plus sécuritaire possible pour ces professionnels.
Vanessa G. Il y a d’autres enjeux, une autre dimension. Vous êtes en lien direct avec la vraie notion d’urgence.
Thomas B. J’ai le sentiment que c’est plus important, plus exigeant que tout ce que j’ai vu jusqu’ici ; avec une dimension managériale encore plus conséquente.
Chaque expérience compte dans un parcours. Mais ici, ce n’est pas juste une machine à café qu’on vend à des consommateurs, c’est vraiment quelque chose qui assure la survie des gens. La prestation doit donc être irréprochable. Il y a des normes dans tous les sens, une énorme rigueur à avoir. Je dois passer un nouveau cap.
De la haute qualité pour les particulier, je passe à de la haute qualité pour l’armée dans un domaine sécuritaire et ce, en m’adaptant en permanence aux normes sur les livrables... cela rajoute encore du chalenge !
De plus, il y a un enjeu international. Les militaires français sont les mieux équipés au monde pour intervenir sur ce type de zones à risque. L’idée c’est de le rester.
Cela vient renforcer l’exigence de résultats, l’importance du recueil du besoin, la planification et le suivi financier pour mesurer la viabilité d’un investissement. Pourquoi pas avoir de nouveaux contrats avec l’étranger par la suite...
Je viens de commencer cette mission, je n’ai pas tout listé, mais ça va vraiment être incroyable !
Je suis heureux d’être sur ce projet et j’espère qu’on le mènera à bien!
Thomas pour toi le réseau c’est quoi ?
Le réseau c’est la continuité de tout ce qu’on a vécu à l’ECAM...
Nous avons passé 5 ans de notre vie ensemble à l’école, ce qui a fait naître une histoire, des attaches et une attention toute particulière à notre école.
Via le réseau ECAM Alumni, les liens que nous avons pu tisser à l’école, des liens forts et porteurs de sens, peuvent continuer à vivre et à se renforcer.
C’est important pour les ECAM, pour l’ECAM et pour l'ECAM Alumni.
L’ECAM Lyon n’est pas « une école parmi tant d’autres » et les Alumni sont attachés à savoir ce qu’elle devient. Je parle en mon nom mais je pense pouvoir porter la parole d’autres anciens élèves.
Ma promo n’était pas « une grande promo parmi tant d’autres », nous étions un vrai groupe.
"Un jeune ECAM peut m’appeler maintenant ou dans 10 ans,
je prendrai du temps pour lui répondre car nous sommes de la même famille ...
Cette identité est très importante. Elle assure une continuité de génération en génération
C’est ça le Réseau !"
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On vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour la partie 3 de cette interview...
- ECAM Alumni -
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