[PORTRAIT D'ECAM] Michel MAIRE - 1982 AML
ÉCOLE
Comment es-tu arrivé à l’ECAM ?
Après avoir fait une terminale E (pour les plus jeunes, c’était une formation et technique et scientifique, passionnante quoi) à l’école de la Salle de Lyon, j’ai suivi le cycle préparatoire du cours SOGNO qui par son intensité de travail m’a un peu forgé.
Qu’est-ce qui t’a marqué pendant ta formation ?
Bien évidemment ses enseignements généralistes mais surtout un état d’esprit humaniste. Les liens avec le corps enseignant dépassaient le simple rapport de sachant à apprenant. Et les relations extraordinaires tissés avec les copains de promo qui perdurent 40 ans plus tard dans une réelle sincérité.
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à la promo sortante ?
Même les cours qui paraissent parfois un peu décalés sont en fait des sources intéressantes plus tard. La vie professionnelle est composée de choses variées et surtout de changements tellement radicaux qu’il faut en fait savoir apprendre. C’est une de ces dimensions par la diversité des formations qui fait la force du cursus ECAM.
VIE ACTIVE - DÉFIS PRO
Aujourd'hui peux-tu dire quelques étapes importantes de ton parcours professionnel
Sorti de l’école, je pars en IRAK pour participer au sein d’un ingénieriste français à la mise en œuvre d’un immense réseau d’irrigation. Expérience décoiffante tant par le choc des cultures que par les responsabilités professionnelles qui m’ont été confiées. Puis de retour en France je me décide à travailler dans l’industrie et je rejoins un équipementier automobile auprès duquel j’ai beaucoup appris. A 30 ans, il m’est confié la Direction Générale d’une PME de 150 salariés faisant des consommables pour l’industrie que je quitte 4 ans plus tard pour un petit groupe textile Lyonnais. Là je fais un LBO avec un fonds d’investissement pour racheter la société à ses actionnaires et ensuite l’introduire en bourse. Mais n’étant pas majoritaire, je me fais sortir « ad nutum » par d’autres actionnaires. C’est la dure loi du genre qui s’applique… .
Grâce à un conseil en out-placement, je suis mis en relation avec le pionnier du management de transition Dirigeants & Investisseurs dont la mission est d’aider les sociétés qui traversent des difficultés en les pilotant. Cela fait désormais plus de 20 ans que j’y suis, et l’expérience aidant que j’en suis l’animateur. C’est un job qui m’a conduit dans tout type d’entreprise et d’activité, de l’hotellerie aux fonderies, de la production d’hydrogène aux objets connectés en passant par le retail et l’agroalimentaire. Ceci aux quatre coins de France dans des startup ou des grosses ETI. C’est un travail extrêmement passionnant où la formation de généraliste de l’ECAM m’a été un véritable atout.
Pour toi Ingénieur c’est quoi ?
Il y a une multitude d’ingénieurs, mais pour moi, c’est avant tout une personne dotée d’une capacité à s’adapter aux évolutions du monde et à trouver des solutions pratiques à des problèmes complexes.
C’est aussi une personne qui n’est pas obnubilée par le gain financier, mais qui prend en permanence en compte dans ses décisions les aspects humains.
As-tu d'autres défis personnels ou professionnels que tu aimerais évoquer ?
L’équilibre vie privée vie professionnelle : voici bien un défi compliqué à tenir. Je ne sais pas si pour mes proches j’ai pu réussir, mais j’ai le sentiment de ne pas trop m’en être éloigné. J’ai un tempérament qui me permet de bien cloisonner les deux, et donc de ne pas penser au travail lorsque je n’y suis pas. Cela me permet d’être réellement présent avec mes proches. J’observe qu’aujourd’hui avec l’omniprésence des smartphones ce doit être plus difficile.
Tu as créé une entreprise. Quelles sont les clés de cette réussite ?
En fait, je n’ai pas créé d’entreprise, je n’ai pas ce talent, et je suis d’ailleurs admiratif de ceux qui savent faire cela. Je sais plus les faire vivre.
Maintenant, au risque de décevoir les adeptes des méthodes de management, j’ai tendance à penser qu’il n’y pas de recette miracle. Je vois trop de dirigeants qui tentent de trouver le graal dans la dernière méthodologie à la mode, et en oublie les fondamentaux : de la bienveillance et de l’exigence, des clients et des produits adaptés, du profit et de l’investissement, de l’organisation et de la créativité, et de l’écoute réelle y compris de celle des signaux faibles.
LE RÉSEAU / VOS ENGAGEMENTS AUPRÈS D’ECAM ALUMNI
Pour toi le Réseau, c’est quoi ?
Un truc qui est souvent négligé par les ingénieurs. Pourtant c’est un outil professionnel important et pas seulement pour sa dimension business. Cela permet l’échange entre pairs et participe de la formation. Et puis c’est l’occasion de relations humaines parfois très sincères.
Tes engagements passés et présents : raisons et motivation de ton engagement
CJD (centre des jeunes Dirigeants), EDC (entrepreneurs et dirigeants chrétiens) – tient on retrouve le C de l’ECAM - sont des associations où je me suis retrouvé. D’abord – avec le CJD – pour cet état d’esprit d’expérimentation, puis ensuite - aux EDC - pour inscrire mes actions dans cette réflexion de la pensée sociale de l’église et tenter d’avoir une approche chrétienne dans mes décisions de manager.
J’ai aussi eu une expérience dans une municipalité mais c’est réellement trop prenant.
Enfin, il pourrait y avoir l’engagement politique car la critique est aisée, mais là encore il faut être disponible
As-tu un rôle auprès de l'école, hier et aujourd'hui ?
Pour l’heure je n’ai pas de rôle mais j’imagine avec des contraintes professionnelles allégées de me rendre disponible pour servir cette école qui m’a tant apporté.