Carnet
Décès - de Jihad FEGHALI - Promotion 1979 AML - le 11 Décembre 2020
Maguy F. Morin nous a fait part du décès de son frère
Jihad FEGHALI
ECAM Promotion 1979 Arts & Métiers Lyon
emporté le 11 décembre 2020 par la Covid
Fondateur / PDG Groupe Energis (1987-2016)
Merci à elle pour ce mot retraçant le lien de son frère avec l'ECAM.
"Lorsque Jihad déposa sa valise à l'ECAM, l'échos des bombes assourdissaient encore ses oreilles, le sommeil manquait à ses yeux et l'épuisement pesait sur son jeune corps soumis à rudes épreuves. Ce fut en septembre 1976. La guerre civile ravageait son pays, le Liban, depuis avril 1975.
Le voyage avait duré trois jours car il fallait s'aventurer sur les routes dangereuses pour atteindre l'aéroport de Damas. Beyrouth était sous les bombes. Les queues sur les barrages, les humiliations, les militaires à blindés déployés et les fouilles rajoutaient à l'insoutenable chaleur angoisse et pression. Deux nuits chez des amis à Damas ont enfin permis d'obtenir un visa et d'embarquer pour la France.
Le premier contact avec Jean Bouisset fut fondateur de son attachement à l'ECAM car ce magnifique directeur l'a pris sous son aile avec tout ce que cela peut porter d'affection, de sagesse, de prévenance et d'exigence. Dans la correspondance de Jihad avec la famille, Jean Bouisset avait toujours la part belle car Jihad mesurait la valeur de ce soutien solide et rassurait en cela ses parents avides de comprendre le quotidien d'un fils parti vers l'inconnu.
Le temps avait laissé à Adèle et Camille, ses parents, la possibilité de visiter l'ECAM. Jean Bouisset qui avait déjà gagné à jamais toute la gratitude et l’amitié des FEGHALI leur avait offert l'hébergement pour la durée de leur séjour. Les photos dans cette chambre au papier peint à fleurs trahissaient leur bonheur de vivre, ne serait-ce que pour quelques jours, sous le même toit que Jihad devenu quelque part le fils de l’ECAM !
Jihad a porté cette école dans son cœur avec amour et fierté. Ses amitiés tissées à l'ECAM sont restées indéfectibles. L'affection pour Jean Bouisset et Jean Guy ne l'a jamais quitté. Il était en même temps le messager d’un Liban méconnu, mentionné occasionnellement au Journal télévisé mais devenu grâce à lui plus près pour ses amis avec ses conflits, sa beauté et sa singularité. Le cèdre qu’il avait planté à l’ECAM témoigne de son message.
Sa vie professionnelle ne fut pas des moindres. Jeune cadre, il avait passé sept ans en Arabie-Saoudite entre le sud désertique à la frontière du Yémen et le Riyad. A l’époque, il travaillait avec DUMEZ puis COFRAS sur un chantier gigantesque de construction et d'aménagement du territoire. En quittant l’Arabie, il s’était installé à Paris avec sa famille. A partir de là et jusqu’au bout, il suivit sa fibre entrepreneuriale créa le groupe Energis qui est un réseau de collaborations et d’échanges économiques, culturels et civiques, intégrant entreprises et associations. Il ouvrit des bureaux dans une dizaine de pays (France, Liban, Jordanie, Irak, Syrie, Emirates, Arabie, Maghreb ...) Il avait créé plusieurs entreprises, avait investi dans l’exportation de biens d’équipements appliqués à l’industrie lourde, la pétrochimie, le biomédical, l’environnement, l’agriculture et l’Agroalimentaire. Il avait travaillé également à la conception et implémentation d’usine et de lignes de production industrielle, clé en main. Il reprit SOGEM à Nevers et s’était affirmé dans le domaine de la sécurité alimentaire et le stockage stratégique de céréales. Reconnu pour son leadership, il était devenu formateur expert en consulting et conseil stratégique pour les entreprises à l’international.
Membre actif du Medef international, il avait accompagné les délégations françaises à l’étranger et mis au service de la France son savoir, son multilinguisme et son aisance sociale.
Féru d’étude et de formation continue de haut niveau, il acquit des diplômes de l'INSEAD, du CEDS (Diplomatie et stratégie), de l’USEK (Sociologie) et de l’AUB (Certification anti-corruption manager). A Paris, il était engagé dans plusieurs mouvements et ONG pour la paix, l'amitié franco-libanaise et l'humanitaire. Fondateur du groupe Energis, il dédia l'association Energis Libani aux actions de développement notamment dans les pays émergeants dont le Liban.
Refusant d'assister à l'effondrement continu du Liban, il décida de faire de sa ville natale une commune modèle à la gouvernance exemplaire. Elu Maire de Houmal en 2016, il a combattu la corruption, numérisé la municipalité, organisé des statistiques, rééquilibré le budget et mis les habitants sur l’agenda international des journées de la paix, de la musique, de la francophonie, des droits de la femme… Dans ses tiroirs plusieurs projets dans tous les domaines attendaient la fin de la pandémie pour voir le jour, mais le virus du COVID-19 a eu droit de ses forces. Il l'a enlevé le 11 décembre 2020 à sa famille, ses amis et ses deux pays chéris, la France et le Liban.
Il a rejoint dans l’au-delà ses directeurs de l’ECAM qui sans nul doute comptent parmi les siens."
Maguy F. Morin
L'Association des Ingénieurs ECAM présente ses plus sincères condoléances à sa famille ainsi qu'à la promotion 1979 AML.
- ECAM Alumni -
1 Commentaire
Pierre Pellier, Benoît Dartiguenave, Bernadette et moi avons assisté à la
messe commémorative célébrée à la mémoire de Jihad, samedi 11 en la
Cathédrale Notre Dame du Liban, à Paris
Cérémonie émouvante au cours de laquelle ont été rappelés les nombreux
engagements familiaux, civiques, humanitaires et sociétaux de Jihad, tout au
long de sa vie
Jihad est décédé, le 11/12/20, au Liban des suites de la Covid, il a été
inhumé à Houmal, son village natal dont il était maire
Ses engagements pour le Liban (Rotary, 3ème Voie, Marche pour le Liban...) et
d'une façon plus large pour de nombreuses causes humanitaires au moyen
orient (Irak, Port de Beyrouth, ...) sont à tout l'honneur de notre camarade
Jihad
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